« Le village le plus long de France » fut, dès le moyen âge une localité importante, comptant peut-être un millier d’habitants au milieu du IXe siècle. La population, qui était de 1919 habitants en 1795, oscilla entre 1900 et 2000 habitants pendant la première moitié du XIXe siècle avant de décliner régulièrement pour ne plus en compter que 1473 en 1882. Après une brève reprise, la décroissance se poursuivit régulièrement : en 1937, on ne dénombrait plus que 1261 habitants. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la population stagna autour 1350 habitants et ce n’est qu’à partir de 1962 que le village connut un boom démographique : 2200 habitants en 1982, 2400 en 1990, 2650 aujourd’hui. Mais parallèlement le nombre de commerçants et d’artisans diminua rapidement : en 1795, n’y avait-il pas à Courtisols 11 cabarets, 4 boulangers, 6 meuniers,
1 boucher, 1 cordier, 6 charrons, 10 cordonniers, 16 couturières, 26 huiliers, 6 tisserands, 15 charpentiers, 2 vitriers, 1 mercière, 7 maréchaux-ferrants, 1 tailleur, 1 marchand de chevaux, 2 marchands de porcs, 1 marchand de sabots, 1 ravaudeuse d’habits, 1 marchand de fromages, 2 marchands de vins, 5 marchands de bestiaux, 7 tonneliers, 1 huissier de police, 3 marchands de toile de bourre, 1 marchand de beurre, 1 blanchisseuse, 3 tailleurs de pierre, 1 marchand de bière, 1 sabotier et 1 bourrelier ? (cette statistique est donnée par R. Muzard dans son ouvrage « Courtisols et son histoire », qui a été beaucoup utilisé, avec l’aimable autorisation de l’auteur)
Les origines gallo-romaines de Courtisols
Le patois particulier de Courtisols et certaines coutumes ont interrogé les érudits depuis des années et c’est ainsi qu’à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe, des légendes voient le jour sur les origines de Courtisols, village fondé par des Suisses pour les uns, par les Huns d’Attila pour les autres ; on évoqua aussi la tribu des Ausiens, qu’on ne sait guère localiser. Mais ces légendes, développées encore récemment par G. Dévigne, doivent être abandonnées.
Le territoire de Courtisols a été occupé dès la plus haute antiquité, comme en témoignent des silex néolithiques et surtout les fouilles archéologiques, au XIXe siècle de cimetières gaulois aux lieux-dits la « Motte du Château », « l’Homme Mort » ; la « Saintaine », les « Franches Terres », les « Grands Ayeux », les « Closeaux de la Conche » « Mont Thomas » et surtout le « Mont de Charme » où ont été retrouvées une trentaine de sépultures, dont une tombe à char. Trois de ces cimetières étaient situés le long du chemin de Châlons à Poix, qui croisait la voie romaine Reims-Toul par la Cheppe et la vallée de l’Ornain. « photos extraites de l’ouvrage de R. Chossenot, carte archéologique de la Gaule, La Marne, 51/1 »)
Le nom de Courtisols, sous la forme Curtis Acutior (« le domaine situé à l’endroit le plus haut ») apparaît pour la première fois dans un document daté du 13 mai 847. Ce nom, d’après sa forme grammaticale (curtis + comparatif) , auraient été forgé à l’époque romaine, au plus tard au IVe siècle. L’origine romaine de Courtisols serait confirmée par le parcellaire orthogonal appuyé sur le chemin de Châlons à Poix aisément repérable sur le cadastre ancien du début du XIXe siècle : il pourrait correspondre à l’installation d’une colonie romaine.
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Des seigneuries nombreuses